La révolution de la prévention et l’accès à la santé pour tous.
Alors que nous avons l’un des meilleurs systèmes de soins du monde, d’excellents chercheurs, des professionnels bien formés et une assurance maladie solidaire, les classements internationaux sont sans appel : aujourd’hui, pour vivre en bonne santé, il vaut mieux vivre en Grande-Bretagne, en Espagne ou à Singapour, qu’en France.
Pourquoi ? D’abord, parce que nous ne sommes pas bons pour prévenir la maladie et combattre les facteurs de risque que sont le tabagisme, l’alcoolisme, l’obésité, la sédentarité.
Ensuite, parce que les inégalités de santé entre les Français sont vives : un cadre vit encore 6 années de plus qu’un ouvrier !
Trois défis à relever en matière de santé. #RDVPlacedelaSante pic.twitter.com/eOwlNNOtD5
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 21 février 2017
DIAGNOSTIC
La santé constitue la priorité intime n°1 des 66 millions de Françaises et Français. Nous sommes tous un jour ou l’autre confrontés à la maladie, pour soi, pour un enfant, un parent, un proche.
La France présente en matière de santé une situation paradoxale faite d’excellence et d’inégalités profondes.
Quand on parle de santé, on parle de profondes inégalités sociales et territoriales. #MacronNevers pic.twitter.com/2tNo3YVnqx
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 6 janvier 2017
- Le système de santé français présente plusieurs forces importantes
- Une espérance de vie globalement élevée (85 ans pour les femmes)
- Une bonne couverture des gros risques (l’assurance maladie obligatoire finance plus de 90% des dépenses hospitalières)
- Dans le même temps, la France présente aussi plusieurs faiblesses et inégalités majeures en santé
- Des taux de décès prématurés (avant 65 ans) très élevés (27% des décès masculins).
- 80 000 décès par an (personnes entre 15 et 59 ans) du fait d’accidents, de suicides, des conséquences de l’alcoolisme et du tabagisme.
- 50% de caries en plus pour les enfants d’agriculteurs que pour ceux des cadres.
- Des inégalités d’accès géographique et financières majeures, en plus des difficultés d’information :
- Des déserts médicaux.
- Un taux de reste à charge élevé pour les soins audio, optique (24%) et dentaire (23%).
- Des inégalités en matière d’information et de délais d’accès aux soins (>1 an pour consulter un pédopsychiatre dans certains territoires).
- Notre système de santé doit évoluer vite et s’adapter profondément pour affronter 5 défis majeurs
- Le défi épidémiologique, avec un vieillissement de la population, des maladies chroniques en forte hausse, une augmentation des cancers, les enjeux de santé au travail (accidents, burn out, etc.) et de santé environnementale (pollution, pesticides, perturbateurs endocriniens, etc.)
- Le défi technologique, pour s'adapter à la médecine de demain.
- Le défi écologique et environnemental, qui nous pousse à une approche globale de la santé (alimentation, logement, travail, conditions de vie…)
- Le défi démocratique, pour un accès partagé à l’information sur la santé, les pathologies, l’offre comparée, dans la transparence et par l’évaluation.
- Le défi économique, incontournable avec un périmètre de plus de 250 milliards de dépenses de santé.
PROPOSITIONS
L’enjeu en santé est aujourd’hui triple : il faut conduire la révolution de la prévention, accélérer la lutte contre les inégalités et améliorer encore l’efficacité du système
- Objectif 1 : Conduire la révolution de la prévention.
Aujourd’hui, les dépenses de notre système de santé sont focalisées sur le curatif, une fois que la maladie ou l’accident sont survenus.
Demain, nous investirons davantage pour prévenir plutôt que guérir.
« La prévention des facteurs de risques est un facteur de diminution des inégalités entre classes sociales et de diminution des dépenses globales de santé. »
- Nous financerons des actions de prévention au titre des missions d’intérêt général dans les établissements de santé et des objectifs de performance pour tous les professionnels de santé libéraux.
- Nous créerons un service sanitaire de 3 mois pour tous les étudiants en santé : dans ce cadre, 40 000 d’entre eux interviendront dans les écoles, les entreprises, pour des actions de prévention.
Je veux créer un service sanitaire de 3 mois pour les étudiants en santé. #MacronNevers pic.twitter.com/uaCAvYzJAF
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 6 janvier 2017
- Nous soutiendrons la recherche en santé environnementale et limiterons les risques d’exposition aux substances à risque.
- Nous ferons évoluer la rémunération des médecins en ville afin de mieux valoriser les actions de prévention.
Je veux fixer comme objectif que la génération française qui naît aujourd’hui sera la première génération sans tabac. #MacronNevers pic.twitter.com/CStluAUE5D
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 6 janvier 2017
- Objectif 2 : Accélérer la lutte contre les inégalités de santé.
Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui renoncent encore à des soins essentiels en raison des frais qui restent à leur charge, ou des difficultés qu’ils rencontrent pour trouver un médecin disponible près de chez eux.
Demain, nous améliorerons la couverture des soins pour tous, nous renforcerons leur accessibilité et leur disponibilité sur tous les territoires, tout en garantissant leur qualité.
Nous nous battrons pour des soins accessibles financièrement.
- Nous travaillerons sur la pertinence des soins, et nous engageons à ce qu’aucun soin utile ne soit déremboursé pendant les 5 ans qui viennent.
Le projet que je porte encourage l’accès de tous aux soins. #MacronNevers pic.twitter.com/M3uNdsYz6W
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 6 janvier 2017
- S’agissant des lunettes, des prothèses dentaires et de l’audition, nous fixons l’objectif de 100% de prise en charge pour 2022, car la couverture reste trop faible aujourd’hui. Nous réaliserons cet objectif sans augmenter le prix des mutuelles. Pour cela, nous favoriserons la concurrence, en instaurant notamment 3 contrats types que devront proposer assureurs et mutuelles pour garantir la transparence et faciliter les comparaisons.
« Pour certains secteurs comme l'optique, la couverture est ridicule, ce n'est pas un loisir d'avoir des lunettes ! »
Je veux créer un service sanitaire de 3 mois pour les étudiants en santé. #MacronNevers pic.twitter.com/4F1KjQnFy8
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 6 janvier 2017
- Nous rétablirons le remboursement à 100% du traitement des formes sévères d’hypertension artérielle (HTA).
Cette mesure fait actuellement l'objet d'une expertise indépendante. Elle sera possiblement modifiée à la lumière des résultats de cette expertise.
C'est une mesure d'efficacité et de justice qui nous permettra d'éviter des pathologies plus graves qui nous coûtent plus cher #MacronNevers pic.twitter.com/eDBk3SIhZM
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 6 janvier 2017
- S’agissant du tiers payant, nous prendrons le temps d’évaluer ses bénéfices et les contraintes qu’il pourrait induire.
- Nous renforcerons le droit à l'oubli pour les personnes ayant été malades.
- Nous nous battrons contre les déserts médicaux qui touchent de nombreuses zones rurales, périurbaines, des villes et des hôpitaux.
- Le numerus clausus actuel est injuste et inefficace, nous formerons davantage de praticiens et adapterons les capacités de formation aux besoins de santé des territoires.
- Pour répondre aux attentes nouvelles des professionnels de santé à travailler en groupe et ainsi favoriser leur installation dans les territoires sous dotés, nous doublerons le nombre de maisons pluridisciplinaires de santé.
Des maisons pluridisciplinaires de santé, pour éviter les déserts médicaux. #MacronToulon pic.twitter.com/SpVCDmYZtq
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 18 février 2017
- Nous déverrouillerons massivement l’accès à la télémédecine, levier de lutte contre les inégalités sociales et territoriales de santé.
Démonstration de téléconsultation avec @jjbonnichon : l'innovation au service de la santé. pic.twitter.com/m5cHhnbXjs
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 7 janvier 2017
- Nous renforcerons l’attractivité des métiers de santé de soins primaires et donnerons davantage d’autonomie aux hôpitaux en diversifiant les modes de rémunération des professionnels et les modes de financement des hôpitaux, dans un cadre sécurisé nationalement.
- Objectif 3 : Un système de santé plus efficient.
Aujourd’hui, des soins non pertinents, redondants, ou mal coordonnés coûtent cher et peuvent avoir des conséquences sur la santé des Français. Le système est trop cloisonné et son pilotage, rigide, le rend difficile à réformer en profondeur, tous les acteurs le constatent.
Demain, nous rendrons notre système de santé plus efficient et plus pertinent, et nous investirons partout où cela est nécessaire, pour permettre aux professionnels de santé de répondre aux défis de demain, en privilégiant l’expérimentation et les initiatives du terrain.
Nous réaliserons, grâce à un rythme maîtrisé de progression des dépenses de santé, 15 milliards d’euros d’économies sur 5 ans. Nous renforcerons la pertinence des soins.
- Nous évaluerons la qualité et la pertinence des soins, rendrons les informations totalement transparentes pour les usagers, améliorerons la formation des professionnels et la diffusion des bonnes pratiques.
- Actuellement, un médicament acheté sur deux n’est pas consommé avec un risque d’automédication et d’impact environnemental. Cela entraîne un gaspillage de 7 milliards d’euros par an : nous généraliserons donc la vente de médicaments à l’unité.
« Nous vivons dans une époque de gâchis du médicament : la mise en place du médicament unique est un impératif ! »
Nous décloisonnerons notre système de santé.
- Nous accélérerons le déploiement des groupements hospitaliers de territoire.
- Nous diversifierons les modes de financement des établissements de santé, en réduisant la place de la tarification à l’activité (T2A) pour favoriser des financements liés à des objectifs précis et des missions de santé publique, aux parcours ou aux épisodes de soins, incluant le secteur médico-social.
- Nous soutiendrons les initiatives et les expérimentations des professionnels de santé, médicaux, paramédicaux, hospitaliers et libéraux, afin de renforcer la coordination des soins et de mieux accompagner les malades dans leur parcours.
A la place de protocoles nationaux complexes et lourds, nous rendrons le système plus agile et proche du terrain et mettrons l’accent sur l’évaluation de la qualité et du service rendu pour les malades. Les gains d’efficience permettront de mieux valoriser les bonnes pratiques et d’investir pour innover.
Nous ferons évoluer les métiers de la santé.
- Nous développerons les pratiques avancées, dans un dialogue constructif avec les professionnels de santé, afin que chacun puisse se concentrer sur son cœur de métier.
Cette question ne sera plus abordée acte par acte, au détriment de telle ou telle profession ; elle fera l’objet d’une large réflexion et d’expérimentations dans les territoires.
- Nous adapterons les formations de santé pour répondre aux nouveaux défis et aux attentes des professionnels, comme par exemple l’accès au doctorat à plus de paramédicaux pour développer la recherche et harmoniser les pratiques soignantes.
Nous soutiendrons une industrie innovante, créatrice d’emplois.
- Pour soutenir nos entreprises innovantes en santé, les inciter à produire en France et diffuser plus rapidement l’innovation, nous assurerons des autorisations plus rapides de mise sur le marché.
- Nous ouvrirons avec les industriels un dialogue sincère et exigeant pour payer les médicaments à leur juste prix, soutenir l’innovation et la production en France, renforcer la visibilité pour chacun, dans la durée.
Nous donnerons une vision à long terme au système de santé.
- Nous gérerons nos dépenses et notre stratégie de santé sur un horizon de plusieurs années pour donner de la visibilité et de la stabilité aux acteurs de santé.
- Parce qu’on ne peut pas se contenter de limiter les coûts à court terme et qu’il faut changer de logique pour faire des économies durables, nous investirons pour faire des réformes de fond.