2022 : Découvrez le projet présidentiel pour la France d'Emmanuel Macron
Je découvreUn système universel de retraites.
Après plus de vingt ans de réformes successives, le problème des retraites n’est plus un problème financier. Les travaux du Conseil d’Orientation des Retraites, qui font référence, le montrent : pour la première fois depuis des décennies, les perspectives financières permettent d'envisager l'avenir avec « une sérénité raisonnable » selon le Comité de Suivi des Retraites. L’enjeu aujourd'hui n’est donc pas de repousser l’âge ou d'augmenter la durée de cotisation.
Pourtant, les Français ne savent plus s'ils peuvent se fier à leur système de retraites. Beaucoup, parmi les jeunes notamment, ont perdu confiance. L'opacité des règles conduit à ce que notre système de retraite par répartition, qui est l'expression de la solidarité entre générations, ne fournisse pas à chacun la sécurité qu’il est en droit d’attendre. Ceux dont les carrières sont heurtées ou les font passer par différents statuts – salarié, indépendant, agent public – sont facilement pénalisés. On ne sait si des nouveaux efforts vont être demandés. Chacun a l’impression d’être moins bien traité que d’autres.
Notre projet, ce n'est pas de changer encore une fois tel ou tel paramètre du système de retraites. Il n'est pas de sortir de la répartition. Il est de rétablir la confiance et de construire un système adapté aux parcours professionnels et de vie d'aujourd'hui et de demain. Il est de clarifier et de stabiliser les règles du jeu, une fois pour toutes, en mettant en place un système universel, juste, transparent et fiable, dans lequel chacun bénéficie exactement des mêmes droits.
Notre système restera fondé sur la répartition, qui est l'autre nom de la solidarité entre les générations. Il restera collectif et solidaire. Il continuera à tenir compte de la diversité des carrières, dont certaines sont plus longues ou plus pénibles. Il préservera les avantages sociaux, par exemple ceux qui sont liés à la maternité. Mais il le fera de manière plus transparente et plus juste.
DIAGNOSTIC
- Notre système est complexe.
- Notre système est injuste.
- Notre système engendre donc beaucoup d’angoisse.
- Notre système freine la mobilité.
- Notre système pénalise la prise de risque.
PROPOSITIONS
- Nous créerons un système universel de retraites où un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé.
« Il faudrait regrouper l'ensemble des régimes sociaux en un seul, commun aux salariés, employeurs et indépendants, qui offrirait les mêmes droits et obligations aux uns et aux autres. »
Les cotisations, aux régimes de base comme aux régimes complémentaires, qu’elles soient versées sur les bases de revenus ou acquises au titre de la solidarité (pour les chômeurs par exemple) seront inscrites sur un compte individuel et revalorisées chaque année selon la croissance des salaires. Ainsi, chaque euro cotisé accroîtra de la même manière la pension future, quel que soit le statut du travailleur et l'origine de cette cotisation.
Le total des droits accumulés sera converti au moment de la retraite en une pension, à l’aide d’un coefficient de conversion fonction de l’âge de départ et de l’année de naissance. L’allongement de l’espérance de vie est donc pris en compte en continu, au fil des générations : plus besoin de réformes successives, qui changent les règles et sont anxiogènes et source d’incertitude. Dans la durée, la réforme aura bien un effet financier en garantissant un équilibre sur le long terme.
Cette réforme ne changera rien aux conditions de départ à la retraite de ceux qui sont à moins de cinq ans de la retraite et qui l'ont donc déjà planifiée. Pour les autres, ceux qui ont au moins cinq ans d'activité devant eux, la transition sera progressive, sur une période d’environ 10 ans.
- Ce qui changera concrètement :
- Demain, chacun pourra connaître en temps réel ses droits.
- Demain, personne ne craindra de « perdre des droits ».
« Ce qui m’inquiète le plus pour mon avenir, c’est ma retraite. Je ne suis pas sûre d'y avoir droit et la somme sera petite. »
- Demain, personne n’accusera autrui de « profiter du système ».
- Demain, chacun pourra mieux choisir son âge de départ.
- Demain, nous ne pénaliserons plus les parcours heurtés.
Je ne veux pas faire d’économie sur le dos de ceux qui sont à la retraite. #BourdinDirect pic.twitter.com/p6BMD3Aq2g
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 24 février 2017
- Ce qui ne changera pas :
- Le système restera un régime par répartition.
- Les taux de cotisation pourront rester différents.
- Les spécificités de certains régimes ne disparaîtront pas.
- Il y aura toujours un âge légal de la retraite à partir duquel on pourra liquider ses droits. Il restera à 62 ans.
- La solidarité nationale aidera ceux qui en ont besoin.
- La pénibilité sera toujours prise en compte.
- Comment la réforme sera conduite :
On ne conduit pas une réforme aussi ambitieuse dans la précipitation. Autant les orientations sont claires, autant il faut prendre le temps des consultations sur les modalités. Les parties prenantes – partenaires sociaux et interlocuteurs politiques – seront associés à leur définition. Nous rechercherons un consensus sur les modalités de fonctionnement du nouveau système. A l'issue de cette concertation, le gouvernement prendra ses responsabilités et présentera un projet de loi au Parlement. La réforme ne commencera à s'appliquer qu'au cours de la législature suivante.