Le programme d'Emmanuel Macron pour l'enseignement supérieur et la recherche

Donner aux universités une autonomie réelle.

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Donner aux universités une autonomie réelle.

Notre système d’enseignement supérieur et de recherche est confronté à un double défi. Celui de l’excellence en matière de formation, d’insertion professionnelle et de mobilité sociale, et celui de l’excellence en matière de recherche fondamentale et d’innovation.

Nous devons donner aux acteurs de terrain les moyens de relever ces défis. Cela implique de libérer l’énergie de nos universités en leur donnant une autonomie réelle et concrète.


DIAGNOSTIC


  • La démocratisation de l’enseignement supérieur cache des inégalités profondes.
  • Les effectifs d’étudiants ont été multipliés par 8 depuis le début des années 1960.
  • Toutefois, dans certaines filières, les inégalités sont particulièrement marquées : les enfants d’ouvriers représentent 6% des élèves de classes préparatoires, les enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures 49,8%.
  • En dépit d’atouts dans le domaine de la recherche, nous courons le risque de la relégation face à une concurrence mondiale inédite.
  • La France tient une place de choix dans la recherche mondiale : en témoignent nos prix Nobel et médailles Fields.
  • Toutefois, jusqu’à présent nous n’avons pas su engendrer un pôle d’innovation comparable à la « Silicon Valley » ou la « Route 128 » aux Etats-Unis.
  • Nous avons trop souvent voulu dicter les réformes par le haut et n’avons pas suffisamment fait confiance aux acteurs de terrain pour innover ou s’adapter à la diversité des besoins des étudiants.
Nous avons allié mécanismes, directives uniformes et moyens insuffisants, alors qu’il aurait fallu combiner autonomie et initiatives locales et démultiplication des soutiens publics.

PROPOSITIONS


  • Objectif 1 : Faire de la recherche une priorité nationale.
« L’université c’est aussi la recherche, avec ses retombées économiques pour la France, et nous ne pouvons pas nous priver de talents aussi bien au sein des étudiants que des enseignants. Cet axe devrait être abordé dans le programme. »
– Comité En Marche Cambridge – La Grande Marche

Nous devons continuer à encourager la recherche fondamentale, et amplifier nos efforts en matière d’innovation. L’innovation, c’est la clé de la compétitivité et de la croissance, et donc un levier de création d’emplois.

  • Nous soutiendrons la constitution d’universités de niveau mondial, sur la base de regroupements volontaires d’universités et de grandes écoles avec le soutien des organismes de recherche.
  • Nous allouerons des moyens supplémentaires au financement de projets en priorité.
Nous nous concentrerons sur les projets qui privilégient la prise de risque et l’exploration des frontières de la connaissance. Les partenariats entre les entreprises et la recherche publique seront développés et les dispositifs d’encouragement des chercheurs à l’entreprenariat confortés.
  • Nous ferons de la France le leader mondial de la recherche sur le réchauffement climatique et la transition environnementale.
Pour renforcer l’excellence que la France a déjà en la matière, les spécialistes étrangers de ces sujets bénéficieront de visas délivrés plus rapidement, d’un titre de séjour spécifique et pluriannuel, dans le cadre d’une politique générale d’ouverture à tous les chercheurs et talents.

  • Objectif 2 : Libérer l’énergie des universités.

Aujourd’hui, notre enseignement supérieur se trouve au milieu du gué : la centralisation n’est plus ni possible ni souhaitable, mais l’autonomie réelle se fait attendre : pour recruter un enseignant titulaire ou ouvrir un nouveau master, il faut toujours l’aval du ministère !

Demain, les universités bénéficieront d’une plus grande souplesse : elles pourront s’adapter aux besoins locaux et mieux faire face à la concurrence internationale.

Nous devons franchir une nouvelle étape dans l’autonomisation des établissements.

  • Nous donnerons aux universités la possibilité de déployer librement leur offre de formation, à condition d’offrir une palette suffisamment large de filières et d’orientations et de favoriser les aménagements de cursus aux étudiants en stage, en alternance ou en activité professionnelle. Nous développerons les licences professionnelles en alternance sur les 3 ans.
  • Nous donnerons aux universités et aux grandes écoles la liberté de recruter elles-mêmes leurs enseignants-chercheurs suivant les standards internationaux de qualité et d’indépendance.
  • De nouveaux modèles de gouvernance pour les universités seront développés.
Ces nouveaux modèles pourront être mis en place à l’initiative des acteurs eux-mêmes et assureront une plus grande souplesse dans la composition des instances dirigeantes et dans les modalités d’organisation interne.
  • Le recrutement des dirigeants des organismes de recherche et des grandes universités se fera suivant les normes internationales.
Les projets des candidats seront appréciés par des comités de sélection composés en majorité de personnalités extérieures pour garantir leur objectivité.

Nous nous assurerons de la qualité des enseignements et de l’utilisation pertinente des dotations publiques.

  • Nous simplifierons les procédures d’évaluation des établissements en les consacrant exclusivement à l’appréciation du bilan et des résultats des établissements, des unités de recherche et des formations.
Cette évaluation sera donc plus légère mais aussi plus efficace : il en sera tenu compte au moment d’allouer de nouvelles ressources aux établissements.
  • Tous les étudiants pourront désormais réellement évaluer leurs cours à la fin du semestre.

  • Objectif 3 : Diversifier les sources de financement des universités.
« Il faut renforcer les synergies entre les universités et les grandes écoles et arrêter de les opposer. Il faut aussi améliorer le fonctionnement des universités en les dotant de moyens supplémentaires.»
– Thierry, adhérent d’En Marche à Strasbourg.

Aujourd’hui, nos universités manquent de ressources. Dans le même temps, l’enseignement supérieur ne représente que 2 % du chiffre d’affaires de la formation continue.

Demain, l’Etat assumera ses responsabilités et encouragera la diversification des sources de financement de nos universités.

  • Nous sanctuariserons le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche.
  • Nous attribuerons des moyens publics supplémentaires aux établissements d’enseignement supérieur et de recherche sur des bases contractuelles.
Des critères tels que l’ouverture sociale, la qualité de l’insertion professionnelle, les co- financements européens et privés, la performance en recherche, la politique patrimoniale seront pris en compte.
  • Nous permettrons aux universités et aux grandes écoles de diversifier leurs sources de financement.
Nous faciliterons les possibilités de création de filiales universitaires, les capacités d’emprunt des universités ou encore les partenariats public-privé. Nous élargirons considérablement le nombre de formations éligibles au titre de la formation professionnelle.

  • Objectif 4 : Créer un environnement favorable à la réussite de tous les étudiants.

Aujourd’hui, le CROUS ne propose qu’un logement pour 10 étudiants qui en font la demande. Les horaires d’ouverture réduits des bibliothèques constituent un facteur d’inégalité entre ceux qui ont les moyens d’acheter les livres, et ceux qui ne peuvent se les offrir. Les bourses étudiantes ne sont pas toujours à la hauteur des besoins.

Demain, nous investirons dans notre avenir en facilitant concrètement la vie des étudiants.

Nous renforcerons l’offre de logements destinés aux étudiants.

  • Nous mobiliserons les bailleurs sociaux pour créer au sein du parc social des « logements jeunes » (objectif : 30 000 supplémentaires).
Ces logements seront accessibles sans dépôt de garantie, sans demande de caution et pour un bail non renouvelable.
  • Nous construirons 80 000 logements pour les jeunes : 60 000 logements pour les étudiants et 20 000 logements pour les jeunes actifs.

Nous nous battrons pour que l’absence de lieu approprié pour travailler comme la difficulté d’accès à la documentation ne soit plus un obstacle pour faire ses études.

  • Nous inciterons les universités à élargir les horaires d’ouverture de leurs bibliothèques, à aménager des plages horaires en soirée durant la semaine, et à étendre progressivement l’ouverture le dimanche.
En parallèle, l’Etat financera l’extension des horaires des bibliothèques municipales, lieu de travail potentiel pour de nombreux étudiants.

Nous renforcerons le système d’aides et bourses pour que nos étudiants issus de milieux moins favorisés ne soient pas entravés dans leurs études.

  • Nous établirons un système d’aide plus progressif et plus juste, et nous réinstaurerons les bourses au mérite pour les étudiants titulaires d’une mention "Très Bien" au baccalauréat.

  • Objectif 5 : Permettre à chacun de s’insérer sur le marché de l’emploi à l’issue de ses études supérieures.
«La formation de beaucoup d'élèves est inquiétante. Entre les élèves qui quittent le système scolaire sans diplôme et qui connaissent le chômage, et ceux qui poursuivent leurs études sans savoir s'ils auront un travail à la sortie, il y a d'énormes travaux à faire dans ce domaine. De plus, la formation post-bac est très théorique et du coup, l'insertion dans le monde professionnel est compliquée car l'écart est énorme à combler. »
– Frédéric, agent de la fonction publique, 28 ans, Val de Marne – La Grande Marche

Nous faciliterons les choix d’orientation des étudiants.

  • Pour éclairer nos étudiants sur leur choix d’orientation, nous exigerons que chaque établissement de l'enseignement supérieur publie en toute transparence les taux de réussite et les débouchés professionnels, par formation, de ses anciens étudiants.
  • Chaque université affichera les prérequis de chacune des formations qu’elle propose.
Par exemple, pour une licence en sciences, ces prérequis pourront être des acquis minimaux en Mathématiques, en Sciences Physiques ou en Sciences de la Vie et de la Terre. Un lycéen ne disposant pas de ces prérequis pourra s’inscrire après avoir comblé ses lacunes, par des cours d’été ou par la validation de modules universitaires. Un « contrat de réussite » sera établi entre chaque étudiant et son établissement.
  • Nous garantirons une meilleure transition de l'enseignement secondaire vers le supérieur.
Nous transformerons l’enseignement secondaire, avec des modules spécifiques et un baccalauréat restructuré. En outre, nous encouragerons les partenariats entre établissements du secondaire et ceux du supérieur.

Nous agirons pour promouvoir la mobilité sociale et professionnelle.

  • Pour enrayer la sélection par l’échec, nous créerons des formations avec un véritable accompagnement pédagogique personnalisé, comportant des passerelles vers les filières plus spécialisées ou plus exigeantes.
  • Nous développerons la formation universitaire continue pour favoriser, tout au long de la vie, les mobilités professionnelles et les reconversions.
  • Nous revaloriserons la formation professionnelle via la création de 100 000 places supplémentaires dans de nouvelles filières courtes professionnalisantes proposées par les lycées, les universités, les établissements consulaires en lien avec les branches professionnelles.
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