Interview d'Emmanuel Macron dans Têtu
28 février 2017 - Retrouvez l'interview d'Emmanuel Macron dans le magazine Têtu.
Dans une interview pour Têtu, Emmanuel Macron est revenu sur le mariage pour tous, la reconnaissance de la gestation pour autrui (GPA) et sur ce qu'être féministe signifie aujourd'hui.
Le candidat d'En Marche à la présidentielle a réaffirmé son soutien au mariage pour tous :
"Elle constitue un acquis que je défendrai. En revanche la nature du débat, le tour qu’il a pris, ont fracturé la société française. Sans doute n’a-t-on pas assez expliqué le pourquoi, des ambiguïtés ont vu le jour, qui in fine ont affaibli tout le monde. Les questions de société nécessitent un débat apaisé et ne doivent jamais être instrumentalisées à des fins politiques pour créer du clivage ou opposer un camp à un autre."
Il est revenu sur la GPA :
"Je ne suis pas favorable à autoriser la GPA en France. Ce sujet soulève un débat philosophique sur la capacité à disposer de son corps et à le marchandiser. A mes yeux, c’est un débat impossible à trancher. Je lancerai une initiative internationale pour lutter contre le trafic d’enfants et des femmes ; il faut s’attaquer à la racine du problème : la GPA très peu payée et subie par les femmes, en Inde par exemple. En revanche, il faut permettre la reconnaissance des enfants nés par GPA à l’étranger. On ne peut pas les laisser sans existence juridique. Ces enfants participent d’un projet d’amour. Il faut arrêter l’hypocrisie, et je porterai ce projet pour compléter la circulaire Taubira."
Il a également rappelé son attachement au féminisme :
"J’ai été élevé par des femmes, ma grand-mère, ma mère. Les réflexions des femmes qui travaillent avec moi m’ont fait bouger. C’est très appauvrissant de ne pas être féministe."
Comme il l'avait déjà fait :
Emmanuel Macron est également revenu sur la PMA, à laquelle il est favorable pour les couples de femmes :
"95% des PMA pour les couples hétérosexuels sont thérapeutiques. Il n’y a pas de justification sur le plan théorique pour que la PMA ne soit pas décidée."
"Si j’avais été homosexuel, je le dirais et je le vivrais." :
"Cette polémique (sur ma sexualité) était folle et deux choses sont odieuses derrière le sous-entendu : dire qu’il n’est pas possible qu’un homme vivant avec une femme plus âgée que lui soit autre chose qu’un homosexuel ou un gigolo caché, c’est misogyne. Si j’avais eu 24 ans de plus, personne ne l’aurait pensé. Et c’est aussi de l’homophobie."