Une réforme pour rendre l’apprentissage plus attractif, enfin !

13 février 2018 - Voie d’insertion professionnelle par excellence, l’apprentissage est encore considéré comme une « voie de garage ». Le Gouvernement présente des mesures pour le rendre plus attractif.

Apprentissage - Conf de presse

60% des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent pas encore et 40% de nos emplois seront impactés par la transition numérique… Pour affronter les bouleversements à venir sur le marché du travail, Emmanuel Macron a toujours affirmé que « la plus grande des sécurités, c’est la compétence ».

La réforme des systèmes de formation professionnelle et d’apprentissage a été placée au cœur du projet présidentiel pour protéger les travailleurs après avoir libéré les énergies. La République En Marche a donc organisé une grande consultation pour en faire le diagnostic. Celui-ci est sans appel : ces systèmes ne répondent pas aux attentes des Français, ni aux demandes des employeurs.

Les recommandations issues de cette consultation ont été présentées au Gouvernement tout au long de leur traitement.

Sur l’apprentissage, la ministre du Travail a ensuite présenté les orientations de sa réforme, fondée sur un diagnostic similaire à celui de la consultation : nous devons « créer un système simple, souple qui soit adapté aux jeunes et pas l’inverse » comme l’a indiqué Muriel Pénicaud.


✅ Une réforme nécessaire pour l’emploi des jeunes

Cette refonte était indispensable car personne ne peut se satisfaire de la situation actuelle. Le potentiel de l’apprentissage pour l’emploi des jeunes est largement inexploité.

  • 1,3 million de jeunes Français ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études.
  • Seuls 7 % d’entre eux sont en apprentissage, contre 15 % dans les pays européens où le taux de chômage est bas.
  • C’est aberrant quand on sait que 7 apprentis sur 10 trouvent un emploi 7 mois après leur formation.

✅ Rendre l’apprentissage plus attractif pour les jeunes

L’attractivité de l’apprentissage est considérée comme le cœur du problème. Pour y répondre, le Gouvernement a présenté 5 mesures qui valoriseront la filière.

  1. Promouvoir l’apprentissage par l’orientation : en communiquant sur les taux d'insertion dans l'emploi de chaque formation, le Gouvernement entend valoriser l’excellence de l’apprentissage pour s’insérer sur le marché du travail.
  2. Supprimer les barrières inutiles : l'apprentissage sera ouvert jusqu'à 30 ans, contre 26 ans actuellement, ce qui permettra à plus de jeunes de profiter de cette opportunité.
  3. Favoriser la mobilité : tout apprenti majeur bénéficiera d'une aide de 500 € pour passer son permis de conduire. Les jeunes voulant devenir apprentis mais ayant besoin du permis pour travailler bénéficieront directement de ce coup de pouce.
  4. Améliorer le pouvoir d’achat des apprentis : tous les apprentis de 16 à 20 ans verront leur rémunération augmenter de 30 €/mois.
  5. Renforcer l’ouverture européenne : le Gouvernement veut doubler le nombre d’apprentis bénéficiant du programme Erasmus + en l’élevant à 15 000 par an contre moins de 7 000 aujourd’hui.

Ces mesures répondent au diagnostic dressé par la consultation de La République En Marche.


✅ Adapter l’apprentissage aux besoins des entreprises

Le Gouvernement a présenté un second axe pour sa réforme : « donner une place centrale au monde professionnel dans le fonctionnement de l’apprentissage. C’est la marque des systèmes qui fonctionnent chez nos voisins », comme l’a expliqué le Premier ministre, Edouard Philippe. En effet, aujourd’hui, trop peu d’entreprises y ont recours.

Cette réforme comporte 5 mesures qui concordent avec le besoin d’attractivité qui ressortait de la consultation organisée par La République En Marche :

  1. Impliquer les entreprises dans la pédagogie : Les partenaires sociaux « co-écriront » les diplômes professionnels pour qu’ils correspondent davantage aux besoins en compétences des entreprises.
  2. Simplifier le calendrier des embauches : L’embauche d’apprentis pourra se faire tout au long de l’année, contrairement aux saisons qui sont aujourd’hui imposées par les CFA.
  3. Simplifier les aides devenues illisibles : Les aides seront unifiées et ciblées sur les TPE / PME et les niveaux bac et pré-bac alors qu’il existe aujourd’hui trois aides à l’embauche différentes.
  4. Simplifier le financement : Il n’y aura plus qu’une seule cotisation alternance, au lieu de deux aujourd’hui, dont le montant sera fixé par les partenaires sociaux.
  5. Flexibiliser les contrats : Il ne sera plus obligatoire de passer devant les prud’hommes pour rompre un contrat après 45 jours. L’employeur pourra par exemple rompre le contrat pour faute grave.

Cette réforme, placée au coeur du projet présidentiel, est tournée vers la création de la « société du travail » qu’Emmanuel Macron a appelée de ses voeux. Elle passera, en complément, par une réforme de la formation professionnelle et de l’assurance-chômage.

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