3 choses à retenir du sommet Macron - Merkel
19 juin 2018 - A l’occasion d’un sommet franco-allemand fructueux à Meseberg, les deux dirigeants se sont mis d’accord sur la nécessité d’une réponse européenne commune.
En amont du Conseil européen qui se tiendra les 28 et 29 juin, le président de la République a rencontré Angela Merkel à Meseberg à l’occasion d’un sommet franco-allemand, pour trouver des solutions concrètes aux différents enjeux que l’Europe va devoir relever : l’avenir de la zone euro, la question migratoire, l’espace numérique européen, les questions de défense...
Les discussions ont abouti à une position commune du couple franco-allemand dans ces domaines.
« Ce sommet intervient à un moment de vérité de l’Europe, pour chacun de nos Etats et pour le continent. »
1. Une réponse commune au défi migratoire
Face à la crise globale migratoire et humanitaire, il ne peut y avoir qu’une seule réponse : la coopération européenne.
Comme Emmanuel Macron l’avait évoqué lors de sa rencontre avec Giuseppe Conte, Premier ministre italien, trois axes vont être poursuivis :
- travailler avec les pays d’origine pour anticiper et gérer les mouvements,
- améliorer la protection des frontières européennes et
- renforcer la solidarité entre les Etats membres par la création d’un Office européen de l’asile.
2. Création de nouveaux programmes pour l’Europe de la défense
Les deux dirigeants sont parvenus à un accord sur une initiative européenne d’intervention (IEI) afin de « coordonner nos doctrines d’intervention, rapprocher nos cultures stratégiques et avoir une approche plus pragmatique ensemble » selon les termes de l'accord. La France et l’Allemagne se sont en outre entendus sur le lancement de 2 programmes ambitieux pour les combats terrestres et aériens : la conception et fabrication commune du char et l’avion du futur (un avion de combat polyvalent qui succèdera au Rafale et à l’Eurofighter d’ici 2040).
3. Réforme et stabilisation de la zone euro
Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont mis d’accord sur une réforme de la zone euro qui s’articule autour de deux objectifs :
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La convergence : nous voulons doter la zone euro d’un budget à part entière, avec des recettes et des dépenses annuelles, une gouvernance propre et une véritable force d’exécution. L’objectif est de faire démarrer ce budget d’ici 2021.
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La stabilité : nous voulons renforcer le mécanisme européen de stabilité (MES). Il pourrait ainsi prêter aux États européens lors de graves difficultés financières et stabiliser les banques européennes en difficulté pour éviter la propagation des risques.
« Notre choix est clair : plus de souveraineté et plus d’unité. »
Les deux dirigeants du couple franco-allemand ont également trouvé des accords importants en terme d’innovation, de climat et d’enseignement supérieur. Entre autres engagements présents dans la Déclaration de Meseberg, on retrouve l’élaboration d’une stratégie européenne commune pour parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050, ou encore la mise en place de listes transnationales aux élections européennes de 2024.
Nous nous sommes mis d'accord sur un budget de la zone euro avec des recettes et dépenses annuelles. Jamais un accord n'avait été trouvé sur un budget de la zone euro. C'est la marque d'une volonté commune de répondre aux défis communs. C’est une avancée historique.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 19 juin 2018