180 ans pour sortir de la pauvreté ? Il est temps d'attaquer les inégalités à la racine.
14 septembre 2018 - Le président de la République présentait cette semaine son Plan Pauvreté. Son objectif ? Détruire les inégalités à la racine et réparer les inégalités de destin.
Saviez-vous que…
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9 millions de personnes sont en situation de pauvreté, dont 3 millions d'enfants. Rien qu'en France.
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1 enfant sur 5 vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.
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1/3 des familles monoparentales est en situation de pauvreté.
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21% des Français n’ont pas les moyens de s’alimenter sainement.
- Le nombre de bénéficiaires du RSA a augmenté de 50% en 10 ans.
- Avec notre système actuel, il faut 180 ans pour que les plus précaires rattrapent le niveau de vie moyen.
Cette réalité est accablante, et elle n’est malheureusement pas nouvelle. Face à elle, les gouvernements successifs ont tous adopté la même stratégie curative : soigner, tenter de guérir les maux a posteriori, « adoucir » la pauvreté, ne traiter que ses symptômes.
Le résultat ? La pauvreté est devenue un héritage familial. Des inégalités de destins se sont installées : selon l'endroit où vous êtes né, la famille dans laquelle vous avez grandi, l'école que vous avez fréquentée, votre sort est le plus souvent scellé.
Il faut aujourd’hui 180 ans à un enfant pauvre pour que les descendants de ses descendants accèdent à la classe moyenne. 180 ans. C’est 6 générations.
Ce constat, nous le refusons. Nous refusons la fatalité sociale. Comment agissons-nous ? En détruisant les inégalités à la racine, en réparant les inégalités de destin.
Car le cœur des inégalités se structure dans les premières années de la vie, le cœur du combat est dans la prévention et l’éducation. C’est pourquoi :
- Nous dédoublons les classes de CP et CE1 dans les quartiers prioritaires.
- Nous rendons l’école obligatoire dès 3 ans.
- Nous instaurerons des repas de cantine à 1€ pour les plus démunis.
- Nous offrirons des petits-déjeuners aux élèves des quartiers les plus difficiles.
- Nous instaurerons une incitation à mettre en place une tarification sociale à la cantine dans les villes de moins de 10 000 habitants.
Car un enfant qui a faim ne peut pas se concentrer, car un enfant qui ne maîtrise pas le même vocabulaire que son camarade, un peu plus aisé, ne peut pas apprendre dans de bonnes conditions.
Car les lieux de garde sont aussi des lieux de développement de l'enfant :
- Une aide sera donnée aux communes des Quartiers prioritaires de la ville pour leur permettre de construire des places en crèche.
- Les familles les plus modestes n’auront plus à avancer l’argent pour faire garder leurs enfants : nous créons le tiers payant et la CAF paiera directement les frais de crèche ou d’assistante maternelle.
Car chaque année, 60 000 jeunes se retrouvent ni en école, ni en formation, ni en emploi et deviennent des « perdus de vue », nous allons :
- Étendre l’obligation de formation jusqu’à 18 ans. Aucun jeune ne pourra désormais se trouver sans solution.
- Avoir pour objectif de passer de 100 000 à 500 000 bénéficiaires de la Garantie jeunes (qui permet d’accompagner vers l’emploi des jeunes en grande précarité) d’ici la fin du quinquennat.
- Étendre l’aide sociale à l’enfance jusqu’aux jeunes adultes âgés de 18 à 21 ans.
- Faciliter l’accès à l’apprentissage et la formation professionnelle et les rendre plus attractifs.
Car 1/3 des bénéficiaires du RSA ne le demandent pas et que la multiplication des aides sociales entraîne du flou et de l’incompréhension :
- Un service public de l’insertion sera mis en place pour garantir l’universalité des droits.
- Un Revenu Universel d’Activité sera créé, il fusionnera un certain nombre d’aides sociales.
- Le minimum vieillesse, l'allocation adulte handicap, la prime d'activité et les aides familiales continuent à être revalorisées.
Au total, c’est 8 milliards d’euros qui sont investis sur 4 ans. C’est un investissement sans précédent car nous savons qu’il n’y a pas d’autres solutions pour éradiquer la grande pauvreté.
Le cœur même de notre politique sociale n'est pas que les plus pauvres vivent un tout petit peu mieux dans la pauvreté, c’est qu’ils en sortent.