Contre la pauvreté, la prévention

17 octobre 2017 - Une stratégie d’investissement social.

En cette journée mondiale du refus de la misère, le président de la République a lancé une grande concertation réunissant les principales associations de lutte contre la pauvreté, des experts, des universitaires, des chercheurs et des entreprises.

L’objectif est de définir une nouvelle vision de la politique de lutte contre la pauvreté. Nous devons traiter l’urgence mais surtout investir, dès le plus jeune âge, pour réduire les facteurs de reproduction sociale.

Car les chiffres sont accablants :

  • 1 enfant sur 5 vit dans une famille dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, ce sont 3 millions d’enfants au total
  • Près de 36% des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté
  • 20% d’étudiants vivent sous le seuil de pauvreté

Les grands axes de la concertation :

  • Prévenir la pauvreté de tous les enfants et de tous les jeunes

Toutes nos politiques publiques doivent fournir les prérequis nécessaires pour concourir à la prévention de la pauvreté en s’attaquant aux inégalités sociales dès la naissance : la politique de la petite enfance, la politique de santé, les inégalités sociales étant souvent corrélées aux inégalités face au soin, la politique du logement et de l’hébergement, la politique d’éducation, pour favoriser l’égalité des chances, l’accompagnement à la parentalité, pour permettre un bon développement de l’enfant ou encore la politique de l’emploi et de la formation qui doivent offrir le plus d’opportunités possibles d’activité aux parents.

  • Accompagner les personnes qui basculent dans la pauvreté dans une logique d’intervention précoce et de parcours

La prévention est indispensable mais elle ne permet ni d’éviter toute bascule dans la pauvreté ni de répondre aux situations auxquelles les personnes pauvres sont confrontées. Lorsque la pauvreté est une réalité, un accompagnement doit être pensé dans une logique d’intervention précoce et de parcours, en misant sur les capacités des personnes. L’amélioration de la mise en place des droits, la simplification de l’architecture des minima sociaux ou encore la mobilisation de l’accompagnement social sont indispensables.

Les politiques publiques doivent continuer d’être mobilisées, mais de façon plus ciblée, et surtout coordonnée : dans le domaine de la santé en menant par exemple des actions de dépistage ou de prévention secondaire ciblées sur les publics les plus en difficulté, dans le domaine du logement en développant des solutions durables de logement pour les personnes pauvres, dans le domaine de l’éducation en adaptant l’organisation de la scolarité dans les zones d’éducation prioritaire, ou dans le domaine de l’emploi en misant sur la formation et l’accompagnement à la recherche d’emploi.

  • Quand la pauvreté est ancrée, agir intensément en direction des publics les plus exclus

La future stratégie ne fera pas abstraction des publics les plus exclus de la société et qui sont touchés par la grande pauvreté. Pour ces personnes, la mobilisation actuelle peut se révéler insuffisante et le recours à des dispositifs spécifiques peut être nécessaire, que ce soit en matière d’accompagnement social global et de réinsertion socio-professionnelle ou d’un accompagnement global intense, en matière d’éducation à travers la lutte contre le décrochage scolaire ou via par exemple les dispositifs d’insertion par l’activité économique.

Le plan d’actions sera présenté d’ici le printemps 2018.

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