3 questions à... Muriel Pénicaud

3 juillet 2019 - La ministre du Travail Muriel Pénicaud, a répondu à nos questions sur les avancées du Gouvernement durant les deux dernières années et sur les prochains chantiers à venir.

Comment arriver à 7% de chômage en trois ans ?

Pour se rapprocher de cette ambition, il faut réformer le marché du travail. Avec les ordonnances travail, d’abord, qui ont levé la peur d’embaucher, notamment dans les TPE-PME, et ont libéré le dialogue social au plus près du terrain. Avec le plan d’investissement dans les compétences, ensuite, qui permettra de former d’ici la fin du quinquennat 1 million de chômeurs non qualifiés et 1 million de jeunes décrocheurs. En réformant l’assurance chômage et l’accompagnement des chômeurs, enfin. Nous responsabilisons les employeurs qui abusent des contrats courts avec un système de bonus-malus. Nous faisons en sorte que le travail soit toujours plus rémunérateur que le chômage, ce qui n’est pas toujours le cas. Enfin, nous investissons des moyens sans précédent pour accompagner les demandeurs d’emploi dès leur inscription au chômage et les entreprises dans leurs démarches. Chaque demandeur d’emploi aura une journée entière d’accompagnement au lieu d’un entretien de 45 minutes aujourd’hui.

Comment favoriser la mobilité des travailleurs et des demandeurs d’emploi ?

Être mobile, c’est pouvoir choisir sa vie professionnelle, se reconvertir, évoluer. Pour cela, nous créons de nouveaux droits à l’assurance chômage pour les démissionnaires et les indépendants. Dès le 1er novembre, vous pourrez quitter votre emploi et être indemnisé à condition d’avoir travaillé cinq ans et d’avoir un projet, comme une formation ou une création d’entreprise. Si vous faites faillite, vous aurez aussi un filet de sécurité de 800€ par mois durant six mois pour rebondir. Être mobile, c’est aussi pouvoir se former. Fin novembre, 26 millions d’actifs auront accès à une simple appli “Mon compte formation” qui leur permettra de choisir une formation et de la payer en ligne sans aucun intermédiaire. Sur leur compte formation, les salariés auront 500€ chaque année, et 800€ pour les moins qualifiés.

En quoi l’apprentissage est-il un atout pour une entreprise ?

Dans tous les secteurs, il y a aujourd’hui des entreprises qui peinent à recruter, alors que le chômage des jeunes est encore très élevé. L’apprentissage, c’est d’abord un formidable vivier de talents, dans lequel les entreprises peuvent puiser. La réforme de l’apprentissage leur permettra demain d’ouvrir sans contrainte leur propre CFA ou leur propre formation, adaptés à leurs besoins. D’ores et déjà, les chiffres (+7,7% de contrats signés en 2018) montrent que les mentalités changent et que l’apprentissage est en train de devenir une voie d’excellence.

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