Choose France : 3 questions à .... Guillaume Kasbarian
24 janvier 2020 - Rencontre avec Guillaume Kasbarian en marge du 3ème sommet Choose France pour parler de l'avenir du Made in France et de l'attractivité de notre pays.
Le 20 janvier, le président de la République a organisé la troisième édition du sommet Choose France, réunissant 200 chefs d’entreprises étrangers, le Premier ministre, ainsi qu'une vingtaine de membres du Gouvernement et de dirigeants d’administration. Nous avons posé 3 questions à Guillaume Kasbarian, député de l'Eure-et-Loir et auteur d'un rapport visant à accélerer les installations industrielles.
1. Le 20 janvier, le Président de la République a organisé la troisième édition du sommet Choose France. De quoi s'agit-il, et quels sont les résultats ?
Il s’agit d’un sommet qui s'est tenu à Versailles, pendant lequel 200 chefs d’entreprises étrangers ont pu débattre et échanger avec le président de la République, le Premier ministre, une vingtaine de membres du Gouvernement et des dirigeants d’administration, notamment sur les modalités d’investissement dans notre pays. Le but de cet événement était de montrer l'image d'une France fière de son attractivité : nous sommes heureux d’accueillir des investissements qui créent de l’emploi, et nous avons de nombreux atouts par rapport à nos voisins. Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, s’est également exprimé.
Ce fut également une journée d’annonce : les chantiers navals de Saint-Nazaire ont reçu plusieurs commandes pour la construction de paquebots, Coca-Cola va investir un milliard d’euros, Netflix renforce son offre française … Au total, 8 milliards d’euros d’investissements qui sont autant de bonnes nouvelles car ces entreprises ont confiance dans la France.
Il est important de rappeler que les entreprises étrangères comptent, car elles représentent 1,8 millions d’emplois en France. Par exemple, l’entreprise de santé danoise Novo Nordisk, qui produit de l’insuline, est le premier employeur de ma circonscription ! C’est une société danoise qui emploie 1200 Euréliens. Et elle joue le jeu au niveau local, elle s’investi dans le milieu associatif. On peut même dire que c’est une entreprise de Chartres avant d’être une entreprise étrangère. Il y a aussi la société allemande Vorwerk, qui produit le fameux Thermomix en Eure-et-Loir. Tous ces exemples montrent que les investissements étrangers en France créent des emplois pour tous les Français, partout sur notre territoire.
2. La France est devenue la première destination européenne pour les investissements étrangers dans l’industrie et la recherche selon un baromètre récent. A quoi attribuez-vous cette bonne performance ?
Il y a d’abord des raisons structurelle. Nous avons des infrastructures (les routes, les trains, l’électricité, internet …) qui fonctionnent, et nous avons des compétences fortes. Les ouvriers français sont productifs, bien formés et d’ailleurs reconnus pour leur savoir-faire. Ensuite, nous avons une situation politique stable – nous ne changeons pas d’orientation politique en cours de route, nous sommes solidement ancrés dans l'Union Européenne. Être membre du marché unique le plus puissant au monde, c'est une force. Politiquement, lorsqu’on a des majorités et des gouvernements stables, cela permet de rassurer des investisseurs étrangers. Et puis nous avons réformé profondément le pays !
Lors du sommet Choose France, je n’ai pas croisé un investisseur qui ne m’a pas dit : "au début, on doutait de votre capacité à tenir le programme des réformes, mais au final vous avez tenu vos engagements !”. Nous avons mis le paquet sur l’apprentissage pour aligner les compétences et les offres d’emplois, nous avons modifié le code du travail pour fluidifier la situation, nous avons fait voter la loi Pacte pour aider les entreprises à grandir, nous avons baissé l’impôt sur les sociétés pour redonner des marges d’investissement, nous avons simplifié l'approche administrative, avec le droit à l'erreur ...
Tous ces éléments sont autant de facteurs qui sont décisifs lorsqu’un investisseur prend sa décision. Un Gouvernement qui tient un programme, c’est différenciant par rapport à ceux qui faisaient de grands discours mais ne les traduisaient pas toujours dans leurs actes. Ne l’oublions pas, sur le sujet de l’emploi industriel, nous sommes en concurrence avec nos voisins européens et l’ensemble des pays du monde ! Notre politique donne des résultats : 339 projets d’implantation et d’extension ont été annoncé l'année dernière, et 70% des dirigeants sont confiants dans l’avenir de l’industrie et du made in France.
3. Que faudrait-il faire selon vous pour accélérer encore davantage les investissements ?
De mon point de vue, il faudrait travailler en priorité sur deux aspects : la réduction des impôts de production et la simplification administrative.
Lors du sommet, les entrepreneurs ont évoqué des pistes de travail, comme la réduction des impôts de production. Ces derniers ne dépendent pas du résultat de l'entreprise … Résultat, une entreprise qui ne va pas bien peut payer beaucoup d’impôts – c’est une double peine injuste, il faut changer de méthode. Des annonces ont été faites par le Gouvernement. Mais comme une partie de ces impôts financent les collectivités locales, il faudra discuter avec ces dernières aussi pour réinventer le modèle.
La simplification administrative est aussi un sujet qui me tient à cœur. On doit se poser la question : combien de temps cela prend pour ouvrir une usine ? J’ai remis un rapport au Premier Ministre pour simplifier et accélérer les installations industrielles. C'est important pour les industriels Français et étrangers, qui sont attentifs aux contraintes administratives. Mon rapport met en lumière des dysfonctionnements dans ce processus. Procédures longues, complexes et couteuses, changements législatifs qui réinitialisent les démarches… Tant d’obstacles avant de pouvoir poser la première pierre. C’est quelque chose sur lequel nous ne sommes pas en avance par rapport à nos voisins. J’ai également proposé de mettre en place des sites clés en main. L’idée est de travailler avec les élus locaux, de mener les études nécessaires (protection de la biodiversité, fouilles archéologiques…) en amont, d’avancer dans les démarches pour que les investisseurs n’aient plus qu'à poser les valises, poser la première pierre. Lors de Choose France, le Gouvernement a ainsi annoncé 12 sites clés en main, qui ont suscité l'intérêt des investisseurs. Pour aller plus loin sur les sujets de simplification administrative, un projet de loi sera présenté le 5 février.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances et Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, travaillent aussi sur le Pacte productif. Un plan essentiel pour atteindre le plein emploi en 2025, avec des mesures sur l'écologie, les compétences, l'innovation, la compétitivité et la décentralisation. La majorité agit !