Une méthode nouvelle et des mesures concrètes pour les quartiers
25 mai 2018 - Emmanuel Macron a présenté cette semaine la philosophie et la méthode nouvelle avec laquelle il souhaite traiter les problèmes des « quartiers » : pas un énième “plan banlieues” mais des engagements précis et mesurables pour une mobilisation durable.
« Je ne vais pas vous annoncer un plan villes ou un plan banlieue parce que cette stratégie est aussi âgée que moi. La première stratégie de ce genre a été présentée par Raymond Barre. »
Depuis un an, de nombreux engagements de campagne ont déjà été mis en oeuvre : sur le financement de la politique de la ville, la Police de Sécurité du Quotidien, l'Éducation ou la Santé. Le président de la République a présenté les nouvelles mesures pour lutter contre l’assignation à résidence des plus défavorisés.
On est là depuis 1 an, ceux qui n'ont pas réussi depuis 20 ans ce n'est pas de ma faute ! #LaFranceUneChance pic.twitter.com/JK9wUARUMa
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 22 mai 2018
Nous voulons les mêmes droits mais des droits réels
« La politique que je veux promouvoir, ce n’est pas une politique de différenciation, c’est une politique des mêmes droits -- mais de droits réels, effectifs. C’est très exigeant. »
- Sécurité : un droit fondamental que nous voulons garantir à tous, partout sur le territoire
Pour renforcer les nouveaux effectifs déployés avec la Police de Sécurité du Quotidien, le président de la République s’est engagé à recruter 1 300 policiers supplémentaires dans les 30 quartiers de reconquête républicaine. Il souhaite également trouver un protocole de coopération plus fin entre la police nationale et les polices municipales, notamment en matière de lutte anti-terroriste.
Ecole et travail : chacun doit pouvoir choisir sa vie par l’école et la réussite économique
« L’école et la petite enfance, c’est le début de la bataille de l’égalité. »
Le président de la République a rappelé les mesures déjà engagées pour faire de l’école un levier de lutte contre les inégalités sociales. Cela commence à la crèche, avec la création de 30 000 places supplémentaires avec l’aide de l’Etat ; puis à la maternelle avec la scolarisation obligatoire dès l’âge de 3 ans ; à l’école avec le dédoublement des classes de CP et CE1 ; et enfin au collège avec la mesure Devoirs Faits.
Le président de la République a également pris 3 nouveaux engagements :
- La mobilisation des entreprises et de l’Etat pour créer une bourse de stages d’ici juillet 2018 afin de proposer à tous les élèves de troisième des quartiers l’accès à un stage, la première vraie discrimination à l’embauche aujourd’hui.
- L’implication de l’Etat pour donner de la visibilité aux associations culturelles et sportives sur leur financement jusqu’à la fin du quinquennat, reconnaissant leur rôle clé dans l’émancipation des individus dans les quartiers.
- L’obligation pour tous les élèves boursiers du supérieur de travailler comme tuteur.
Le président de la République a également annoncé la création de « prépa apprentissage » dans tous les CFA et lycées professionnels pour aider les jeunes des quartiers à accéder à ces filières d’excellence en matière d’insertion professionnelle. Il a également appelé toutes les branches professionnelles à développer des CFA au sein des quartiers politiques de la ville.
- Aménagement des lieux de vie : aussi performant dans les quartiers qu’ailleurs.
Le Gouvernement a commencé par restaurer le budget de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine. Il prépare aussi l’opération “Coeur de Quartier”, sur le même modèle que l’opération “Coeur de ville”, qui permettra aux Maires de proposer des projets prioritaires de rénovation exécutable sous 6 mois pour améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers (réhabilitation, accessibilité, etc...).
Avec le projet de loi logement, le Gouvernement travaille aussi à la sécurité du logement, à la mixité du logement social et à la rénovation des copropriétés dégradées.
Le président de la République a pris l’engagement de revoir la « politique de population » afin de s’assurer que les arrivants bénéficiant d’un droit opposable au logement soient intégrés dans des zones favorisées ou dépeupléesafin de ne pas concentrer les difficultés socio-économiques dans les quartiers.
Le président de la République a enfin retenu deux idées nouvelles du rapport Borloo dans la perspective de construire des droits identiques entre les territoires :
- La création d’une cour d’équité des territoires. Le Parlement se verra confier le rôle d’aiguillon du Gouvernement examinant chaque année la politique d’équité territoriale.
- La création d’une fondation pour les territoires. L’agence nationale de cohésion des territoires jouera le rôle d’opérateur de rattrapage quand un territoire est sous-équipé.
Nous voulons renforcer le pacte républicain
« Il faut construire des héros républicains qui viennent des quartiers, des figures auxquelles les jeunes peuvent s’associer. »
La philosophie d’Emmanuel Macron pour les quartiers suppose aussi de renforcer le pacte républicain.
Emmanuel Macron en a appelé à toutes les entreprises pour lutter plus férocement contre les discriminations. Les 120 plus grandes entreprises françaises seront passées au crible d’ici septembre 2018, tout comme les services de l’Etat.
Il a également rappelé l’importance de lutter à part égale contre les discours antisémites et racistes, en s’appuyant notamment sur la présence des référents laïcité dans les écoles pour faciliter le rôle de l'école en la matière.
Il a enfin rappelé toutes les mesures prises pour lutter contre la radicalisation qui peut se développer dans les quartiers, en particulier la possibilité de fermer une mosquée prêchant la haine ou des propos non-conformes à la République.
La suite
Emmanuel Macron a donné rendez-vous aux acteurs associatifs et économiques en juillet et en septembre 2018 pour poursuivre la mobilisation. Il réunira tous les deux mois le conseil présidentiel des villes afin d’évaluer les résultats de cette mobilisation générale pour la réussite des quartiers.
« La France doit être une chance pour tous. »
— Christophe Castaner (@CCastaner) 22 mai 2018
Vous souvenez-vous ? C’était notre slogan de campagne. L'engagement que notre pays ne laisse jamais personne sur le bord de la route.
Aujourd'hui, nous mettons en œuvre cette promesse d’émancipation. #LaFranceUneChance