10 000 euros pour se lancer dans la vie
28 janvier 2021 - Nos 10 propositions pour alimenter le plan « Egalité des chances » du gouvernement
Parce qu’il est insupportable de voir des jeunes abandonner un projet d’avenir ou leurs études, notre Délégué Général de LaREM Stanislas Guerini propose de mettre en place un “Capital jeune” de 10 000 euros d’accès universel pour chaque jeune de 18 à 25 ans. Ce dispositif doit permettre à chacun de se projeter, de ne pas freiner ses projets par manque de moyens. C’est un capital de départ responsabilisant puisque remboursable si on en a les ressources, qui pourrait servir à financer ses études ou à monter son entreprise.
« Un tel investissement social serait un message adressé à la nouvelle génération pour lui dire : « Ne baissez pas les bras, on croit en vous ! » Quand on veut réussir, il ne faut pas avoir peur d’échouer. Avec le capital jeune, c’est la collectivité qui prend ce risque. Cela pourrait par exemple permettre à un jeune dans la ruralité de ne pas renoncer à un projet d’études dans une ville loin de son domicile familial. Plus de mobilité, une égalité réelle, c’est au cœur de notre projet politique »
Concrètement.
Cette mesure se ferait sous la forme d’un prêt de 10 000 euros à taux zéro, remboursable sur trente ans, et uniquement si l’on atteint un certain niveau de revenu, que Stanislas Guerini propose de fixer à 1 800 euros brut par mois. Ainsi, contrairement à l’emprunt bancaire étudiant classique, c’est un emprunt sans risque car si vous n’atteignez pas ce revenu, vous n’avez pas à le rembourser.
Les expériences à l’étranger, comme la Suède, l’Australie ou le Royaume-Uni, qui ont mis en place des systèmes dont on peut s’inspirer, permettent d’estimer à environ 20 % le taux de défaut. On peut donc estimer le coût pour les finances publiques à environ 500 millions d’euros par an, tout en permettant d’apporter chaque année 2 à 3 milliards d’euros à une jeune génération, au moment où elle en a le plus besoin. Le coût pour les finances publiques reste raisonné, en faisant le meilleur investissement possible : celui dans sa jeunesse.
En bref :
Un capital pour les 18-25 ans
Un montant de 10 000 euros
Remboursable sur 30 ans, uniquement si on en a les moyens !
Le capital jeune : un capital pour s’émanciper et se lancer dans la vie. Je suis de ceux qui font confiance à notre jeunesse, dans une logique de responsabilisation. @France3tv pic.twitter.com/mjskw0OtLu
— Stanislas Guerini (@StanGuerini) January 26, 2021
- Nos 10 propositions pour « l’égalité des chances » présentées au gouvernement
L’égalité des chances est au cœur des combats de La République En Marche. La crise du Covid-19 a rendu encore plus urgent le travail en sa faveur commencé depuis 2017. En complément du dédoublement des classes en CP et CE1 dans les zones d’éducation prioritaire ou de l’obligation de formation dès 3 ans, La République En Marche propose 10 mesures afin d’alimenter le plan « égalité des chances » pour donner les mêmes chances de réussite à tous.
Mettre en place un “Capital jeune” de 10 000 euros d’accès universel pour chaque jeune de 18 à 25 ans.
Mettre en place un programme de mobilité des élèves au sein des territoires français (un « Erasmus des collégiens et des lycéens ») pour donner à chaque jeune la possibilité de sortir de son territoire et découvrir d’autres Français. Un collégien marseillais irait par exemple passer 2 semaines dans l’internat ou la famille d’un collégien du Puy-de-Dôme au premier trimestre de son année de troisième et recevrait son correspondant, au troisième trimestre de la même année.
Lancer une mobilisation nationale pour le mentorat. Tout jeune en fin de collège doit être soutenu par un jeune actif afin de lutter contre l’autocensure et le manque d’information. Les jeunes de zones prioritaires doivent en bénéficier en priorité d’ici 2022. Cela pourrait se faire par un appel d'offres ou contrat à impact avec des associations spécialisées ou d'abord par la mobilisation des 300 000 bénévoles de la réserve civique.
Lancer une stratégie nationale pour la santé mentale : sensibilisation des jeunes et formation des adultes, généralisation des équipes mobiles à domicile pour moins d’hospitalisations, remboursements de forfaits de consultations chez les psychologues. Les difficultés psychologiques et mentales, colossales chez les jeunes, sont un facteur considérable d’inégalités et d’obstacles à la réussite de chacun.
Accélérer la mise en œuvre du revenu universel d’activité (RUA). C’est grâce à cette réforme que l’on pourra réduire la précarité durable et celle des nouveaux publics : une allocation sociale unique fusionnant diverses prestations sociales permettrait de réduire le non-recours et de repenser l’accès de nouveaux publics. Cela concernerait 12 millions de Français.
Mettre en place une couverture universelle de santé pour les 16-25 ans. La complémentaire santé solidaire existante (CSS) ne couvre que les étudiants les plus modestes.
Tenir l’objectif de 25% de logements sociaux dans toutes les communes. Pour cela, celles qui ne respectent toujours pas la loi SRU en vigueur aujourd’hui doivent être systématiquement et plus durement sanctionnées. La loi devra également être prorogée et la liste des communes actualisée pour tenir compte des nouveaux besoins. En cas de manquements répétés et graves, l’État devrait pouvoir préempter les terrains non occupés.
Créer l'index "discriminations en entreprise” pour les 30 000 entreprises de plus de 50 salariés, et rendre obligatoire la publication du score obtenu. Pourraient être pris en compte le pourcentage de salariés issus de lycées REP et REP+, en comparaison à leur part dans la population, l’existence de dispositifs internes de lutte contre les discriminations (formations, journées recrutement etc.) et le résultat d’une enquête interne sur le ressenti des discriminations (conçue par l’administration ; envoyée à tous les salariés ; anonyme). La publication de cet index devrait faciliter une prise de conscience globale et le risque réputationnel pour les entreprises devrait nourrir un cercle vertueux d'engagement de leur part. À la différence de l’index “égalité femmes-hommes", il est juridiquement impossible d'imposer des pénalités aux entreprises ayant de faibles scores (subjectivité du senti, difficultés d’évaluer le juste niveau de personnes issues de REP dans l’entreprise).
Ouvrir le recrutement d’au moins un quart des directeurs d‘administration / hauts fonctionnaires, sur la base d’appels à candidatures ouverts aux critères transparents et sans monopole d’accès de certains corps ou écoles. Comme dans la majorité des pays européens, le personnel de la haute administration doit davantage être sélectionné pour un poste donné, selon une expérience et une expertise précise. Cette proposition peut être mise en œuvre quelle que soit la réforme de l’ENA en cours.
Financer le permis des jeunes qui choisissent de s’engager pour l’intérêt général. Concrètement, tout jeune qui s’engage dans la phase 3 du Service national universel, qui dure au moins 3 mois, pourrait obtenir un bon à utiliser en auto-école.