4 questions que l’on se pose sur le déremboursement de l’homéopathie
12 juillet 2019 - Le 10 juillet, Agnès Buzyn a annoncé le déremboursement de l’homéopathie à compter du 1er janvier 2021. Une décision qui génère de nombreuses questions pour les consommateurs de ce type de médicaments.
Pourquoi l’homéopathie va t-elle être déremboursée ?
Le 26 juin dernier, après plusieurs mois d’analyse de plus de 300 études et des contributions de l’ensemble des parties prenantes (médecins homéopathes, associations d’utilisateurs), la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu son avis définitif et a conclu à l'absence d’efficacité avérée des médicaments homéopathiques.
La ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, a donc décidé de suivre l’avis de la HAS pour acter du déremboursement de ces médicaments en se basant sur un principe simple : la solidarité nationale ne doit financer que des médicaments dont l’efficacité a été démontrée. Ici, l'intérêt clinique de ces produits est insuffisant pour justifier leur prise en charge.
La prescription et la commercialisation ne sont absolument pas remises en cause.
Si l’homéopathie est inefficace, pourquoi était-elle remboursée avant ?
En France, tous les médicaments mis sur le marché sont d’abord évalué par la HAS (Haute Autorité de Santé). En 1984, quand il a été décidé du remboursement de l’homéopathie, la ministre des Affaires Sociales de l’époque (Georgina Dufoix) n’avait pas fait cette démarche pour permettre à cette industrie de se développer.
À partir de quand les médicaments homéopathiques ne seront-ils plus remboursés ?
Le déremboursement sera progressif. Actuellement, l’homéopathie est remboursée à 30% par l’Assurance Maladie. Au 1er janvier 2020, ce taux passera à 15%. Le 1er janvier 2021, les médicaments homéopathiques ne seront plus du tout remboursés.
Cette période de transition a été conçue pour permettre aux patients, aux industriels et aux prescripteurs de ces médicaments de s’adapter et d’être accompagnés.
Si l’on se base sur les chiffres de 2018, cette mesure permettra de réaliser 126,8 millions d’euros d’économie.
Combien de personnes sont concernés par cet arrêt du remboursement ?
Selon les chiffres de l’Assurance-Maladie, en 2018, moins de 10% de la population a bénéficié d’un remboursement pour médicament homéopathique. Le montant moyen remboursé s’élevait à 2€ par mois.
Un impact faible sur le budget des patients qui ne devrait pas freiner de façon importante le recours à l’homéopathie et donc limiter le nombre d’emplois menacés. Sensible à cette conséquence possible, la ministre Agnès Buzyn a reçu ce jeudi 11 juillet les organisations, associations et industriels rassemblés dans le collection #MonHoméoMonChoix. Elle a tenu à rappeler que les médicaments homéopathiques ne se vendaient pas seulement sur le marché français mais aussi à l’international et notamment sur le marché asiatique, en pleine expansion.
En Europe, l’Allemagne continue de rembourser les médicaments homéopathiques mais ce n’est plus le cas du Royaume-Uni (sauf en Écosse) depuis 2017, de l’Italie et de l’Espagne. En 2015, l’Australie a également choisi de dérembourser ces médicaments après avoir étudié 225 études démontrant qu’il n’y avait pas de preuve de l’efficacité de l’homéopathie.