Plan anti-terrorisme : une fermeté républicaine

16 juillet 2018 - Le Premier ministre a dévoilé à la DGSI un nouveau plan d’action contre le terrorisme. On décrypte.

Pourquoi un nouveau plan d’action contre le terrorisme ? Le temps où le terrorisme opérait en cellules organisées et guidées depuis la Syrie est passé. La menace est en constante évolution et prend un nouveau visage : celui de personnes « psychologiquement fragiles, endoctrinées ou auto-radicalisées, qui s’équipent d’un armement sommaire et décident, parfois très rapidement, de passer à l’acte. » La détection des terroristes se fait plus difficile, d’où la nécessité de proposer de nouvelles méthodes d’action.

« Dans la lutte contre le terrorisme, il ne peut y avoir qu’une école : celle de [...] l’amélioration continue. C’est ce que traduit ce nouveau plan »
- Édouard Philippe

Des mesures concrètes pour plus d’efficacité

  • La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui est le service de renseignement intérieur français, est désignée comme « chef de file opérationnel de la lutte anti-terroriste sur le territoire national ».

  • Mesure-phare de ce nouveau plan : la création d’un parquet national anti-terroriste (PNAT). Actuellement, l’activité anti-terroriste occupe une grande partie de l’activité du procureur de Paris. Dans un souci de recherche d’efficacité, notre plan d’action va permettre à un procureur de se consacrer à plein temps à la lutte anti-terroriste. Le PNAT sera doté d’une équipe de magistrats et de fonctionnaires renforcée ; des procureurs délégués anti-terroristes seront désignés au sein de parquets nationaux les plus exposés. Ce vivier de magistrats sera immédiatement mobilisable de manière efficace en cas d’attaque terroriste.

Quels axes de travail ?

Les 32 mesures de notre nouveau plan d’action s’articulent autour de 5 axes :

  1. La connaissance. Pour une meilleure compréhension de l’évolution de la menace terroriste, nous allons créer une cellule de profilage des auteurs d’actes terroristes, qui identifiera les facteurs de passage à l’acte.
  2. L’entrave. Pour empêcher le passage à l’acte, nous allons créer une unité permanente qui sera chargée de suivre les détenus terroristes et les détenus de droit commun radicalisés en fin de peine.
  3. La protection. Pour plus de vigilance, nous allons lancer une mission de réflexion sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la lutte contre le terrorisme.
  4. La répression. Pour approfondir la formation des magistrats en la matière, nous allons lancer un Parcours approfondi de contre-terrorisme à l’Ecole nationale de la magistrature dès novembre 2018.
  5. L’action européenne. Dans le cadre de l’Europe qui protège, nous proposons de renforcer l’efficacité du retrait rapide des contenus illicites sur Internet (incitation au terrorisme, à la violence, sites djihadistes…).

Nous sommes un Etat de droit

Pour la sécurité des Français, il est nécessaire d’être fermes et intransigeants face à la menace terroriste. Cependant il n’est pas question de mettre de côté les droits fondamentaux de chacun. Face à ceux qui prônent l’internement ou l’expulsion immédiate de tous les fichés S, nous répondons ceci : la France est un Etat de droit et le restera. Pas d’arrestations et de sentences arbitraires : la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable sont les fondements de notre constitution et soulignent la droiture de notre République.



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