Plan anti-terrorisme : une fermeté républicaine
16 juillet 2018 - Le Premier ministre a dévoilé à la DGSI un nouveau plan d’action contre le terrorisme. On décrypte.
Pourquoi un nouveau plan d’action contre le terrorisme ? Le temps où le terrorisme opérait en cellules organisées et guidées depuis la Syrie est passé. La menace est en constante évolution et prend un nouveau visage : celui de personnes « psychologiquement fragiles, endoctrinées ou auto-radicalisées, qui s’équipent d’un armement sommaire et décident, parfois très rapidement, de passer à l’acte. » La détection des terroristes se fait plus difficile, d’où la nécessité de proposer de nouvelles méthodes d’action.
« Dans la lutte contre le terrorisme, il ne peut y avoir qu’une école : celle de [...] l’amélioration continue. C’est ce que traduit ce nouveau plan »
Des mesures concrètes pour plus d’efficacité
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La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui est le service de renseignement intérieur français, est désignée comme « chef de file opérationnel de la lutte anti-terroriste sur le territoire national ».
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Mesure-phare de ce nouveau plan : la création d’un parquet national anti-terroriste (PNAT). Actuellement, l’activité anti-terroriste occupe une grande partie de l’activité du procureur de Paris. Dans un souci de recherche d’efficacité, notre plan d’action va permettre à un procureur de se consacrer à plein temps à la lutte anti-terroriste. Le PNAT sera doté d’une équipe de magistrats et de fonctionnaires renforcée ; des procureurs délégués anti-terroristes seront désignés au sein de parquets nationaux les plus exposés. Ce vivier de magistrats sera immédiatement mobilisable de manière efficace en cas d’attaque terroriste.
Quels axes de travail ?
Les 32 mesures de notre nouveau plan d’action s’articulent autour de 5 axes :
- La connaissance. Pour une meilleure compréhension de l’évolution de la menace terroriste, nous allons créer une cellule de profilage des auteurs d’actes terroristes, qui identifiera les facteurs de passage à l’acte.
- L’entrave. Pour empêcher le passage à l’acte, nous allons créer une unité permanente qui sera chargée de suivre les détenus terroristes et les détenus de droit commun radicalisés en fin de peine.
- La protection. Pour plus de vigilance, nous allons lancer une mission de réflexion sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la lutte contre le terrorisme.
- La répression. Pour approfondir la formation des magistrats en la matière, nous allons lancer un Parcours approfondi de contre-terrorisme à l’Ecole nationale de la magistrature dès novembre 2018.
- L’action européenne. Dans le cadre de l’Europe qui protège, nous proposons de renforcer l’efficacité du retrait rapide des contenus illicites sur Internet (incitation au terrorisme, à la violence, sites djihadistes…).
Nous sommes un Etat de droit
Pour la sécurité des Français, il est nécessaire d’être fermes et intransigeants face à la menace terroriste. Cependant il n’est pas question de mettre de côté les droits fondamentaux de chacun. Face à ceux qui prônent l’internement ou l’expulsion immédiate de tous les fichés S, nous répondons ceci : la France est un Etat de droit et le restera. Pas d’arrestations et de sentences arbitraires : la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable sont les fondements de notre constitution et soulignent la droiture de notre République.
Dans la lutte contre le terrorisme, il ne peut y avoir qu’une école : celle de la vigilance permanente, de la rigueur constante, de l’amélioration continue. Les services en charge de la lutte anti-terroriste seront renforcés de 1900 emplois sur le quinquennat. #ContreLeTerrorisme
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 13 juillet 2018